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6.3 Maquis & chamaeropaies

CHAMAEROPS HUMILIS : MENACES SUR LA BIODIVERSITE
Article publié dans la Revue Princeps
Ill. Vincent Brooks (1856)
Citer cet article : CASTELLANA R. 2017. Maquis & Chamaeropaies. Approche ethno-botanique (Bibliographie commentée). Princeps 2-3, décembre 2017. Lien
Abstract
Le palmier nain (ou Doum), Chamaerops humilis, est un palmier autochtone et un élément caractéristique de tous les étages de végétation du maquis méditerranéen. Particulièrement résistant à la sécheresse, il peut pousser sur des terrains rocailleux comme sableux, et du bord de la mer jusqu’à 2000 mètres d’altitude dans les montagnes de l’Atlas au Maroc. Plante comestible et plante textile, cette espèce est aussi (et surtout) très utile en matière de lutte contre l’érosion et la désertification. Outre le fait qu’elle se régénère naturellement après les incendies, elle est en effet une espèce dite «nurse» car elle favorise la régénération des couverts forestiers victimes de dégradation. Elle a désormais disparu de la Méditerranée orientale. De graves menaces pèsent de nos jours sur la survie des peuplements qui subsistent dans son aire occidentale. Comme nombre de plantes présentes de haute antiquité dans le bassin méditerranéen, le palmier nain entretient des rapports étroits et contradictoires avec la pression anthropique. La nature et l’impact de ces rapports est l’objet de cette bibliographie commentée.
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Sommaire
1. Ecologie
1.1 Distribution & caractérisation
1.2 Ecosystèmes & reforestation
1.3 Agro & biodiversite
2. Ethnobotanique
2.1 Usages traditionnels du palmier nain
2.2 L’industrie du crin vegetal
2.3 Potentialités pharmaceutiques & industrielles
3. Nouveaux usages & nouvelles menaces
3.1 Paysage & ornement
3.2 Paysandisia archon
3.3 Pestalotiopsis cruenta
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En savoir plus sur les ravageurs des palmiers: menaces
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1. ECOLOGIE
1.1 DISTRIBUTION & CARACTÉRISATION
Les populations du palmier méditerranéen autochtone Chamaerops humilis n’ont cessé de régresser depuis l’Antiquité, du point de vue de leur distribution géographique et fort probablement aussi en ce qui concerne leur biodiversité. L’anthropisation est assurément en cause dans cette érosion, à divers titres qui ne sont pas encore totalement éclaircis, de même qu’elle a pu (paradoxalement) jouer un rôle dans le maintien voire l’expansion de ce palmier.
Ill. Reconstitution hypothétique de la distribution de Chamaerops humilis dans le bassin méditerranéen à l’époque antique (D’après A. Walter et H. Straka, Areal Kunde, Ulmer Verlag, Stuttgart, 1970). Ci-dessous la régression contemporaine de son aire à la seule partie occidentale de la Méditerranée (D’après Médail & Quézel 1996).
L’histoire de ce palmier témoigne aussi de l’histoire géo-écologique du bassin méditerranéen, depuis son apparition jusqu’à nos jours. Du point de vue de la répartition biogéographique, deux variétés sont classiquement admises aujourd’hui : la variété typique (Méditerranée centrale et occidentale) et la variété argentea (Maroc). Une étude génétique récente a toutefois dénombré l’existence de 4 groupes distincts. Si les aires de répartition géographique de ces variétés s’excluent géographiquement, elles rentrent néanmoins en contact, notamment dans la zone située entre la portion méridionale du Moyen Atlas et du Plateau central de Khénifra où s’observent des peuplements mixtes.
Sources :
BEN ABID sd. Chamaerops humilis L. ou Palmier nain au Maroc. In: Le palmier, hors-série n° 1 : Chamaerops humilis
GARCIA-CASTANO et alii 2014. Patterns of phylogeography and vicariance of Chamaerops humilis L. (Palmae). Link: researchgate.net
Bibliographie complémentaire
ALGERIE
MEDJATI N. 2014. Contribution à l’étude biologique et phytoécologique du Chamaerops humilis L., dans la partie occidentale de l’Algérie. Link: univ-tlemcen
TAIBI, HASNAOUI, CHERIF 2017. Etude édaphique des groupements à Chamaerops humilis dans les monts de Traras. Link: issr-journals
ESPAGNE
RUBIO 2008. Chamaerops humilis lien d’union dans le bassin méditerranéen. Link: ccb-sardegna
FRANCE
LEGRE 1899. La botanique en Provence au 16eme siècle. Pierre Pena et Mathias de Lobel. Link: biodiversitylibrary
ITALIE
BUSSOTTI et alii 1996. Le stazioni di Chamaerops humilis nell’archipelago Toscano. Link: Bussotti-Garbari-Nannoni
MAROC
SORRE 1924. Observations sur la végétation du Maroc. Link: persee.fr
PORTUGAL
SERRANO-GINE 2013. Corologia del margalló (Chamaerops humilis L.) . Link: raco.cat
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1.2 ÉCOSYSTÈMES & REFORESTATION
Les peuplements de palmiers nains (ou Doum) occupent des bioclimats de types humides, subhumides et semi-arides, chauds, tempérés et localement frais. Ils s’observent dans les étages de végétation Thermoméditerranéen et Mésoméditerranéen, avec en plus l’Inframéditerranéen. On les trouve donc du bord de la mer jusqu’à 2000m dans l’Anti Atlas, voire plus haut sur les rochers et falaises bien exposés au Sud, car les plafonds de ces différents étages varient en fonction du facteur limitant que sont températures minimales. Du point de vue des conditions édaphiques, ils colonisent tous les types de substrats géologiques ; mais ils préfèrent, en général, les sols argileux de types rouges fersialitiques, et ils fuient les couches épaisses de sables, et les sols hydromorphes. Du point de vue phytosociologique, le palmier nain contribue à de nombreux groupements végétaux forestiers, préforestiers et de matorrals. Il s’agit, en particulier, des associations à Chênes (à Quercus rotundifolia, à Q. suber ou à Q. coccifera), à Oléastre (Olea europaea var. sylvestris), à Caroubier (Ceratonia siliqua), à Thuya de Béribérie (Tetraclinis articulata), à Genévriers (à Juniperus phoenicea ou à J. oxycedrus), et de nombreux autres groupements préforestiers et de matorrals. Grâce à sa résistance aux divers facteurs de dégradation, à la couverture extrêmement efficace de son feuillage et à son enracinement profond, l’espèce façonne au sein de ses peuplements des biotopes à ambiance préforestière. Il importe de préciser que le Doum ne domine que dans les cas de certains matorrals. Les matorrals du Doum assurent la conservation d’un sol meuble, profond, frais, riche en humus doux et hébergeant une intense activité microbiologique. Une telle ambiance est très favorable pour la régénération des espèces exigeantes telles que les essences forestières organisatrices des séries de végétation citées ci-dessus. Source : BEN ABID sd. Chamaerops humilis L. ou Palmier nain au Maroc. In : Le palmier, hors-série n° 1 : Chamaerops humilis
Bibliographie complémentaire
BRAHIMI et alli 2016. Contribution of Chamaerops humilis L. (Arecaceae) in Conservation in Situ of Soil Resources in the Tlemcen Region (Western Algeria). Link: file.scirp.org
HERRERA 1989. On the Reproductive Biology of the Dwarf Palm, Chamaerops humilis in Southern Spain. Link: Herrera.1989.Principes
MEDJATI N. 2013. Functional responses post-fire of Chamaerops humilis. Link: medwelljournals
MEDJATI N. 2014. Contribution à l’étude biologique et phytoécologique du Chamaerops humilis L., dans la partie occidentale de l’Algérie. Link: univ-tlemcen
Iconographie
Paysage de chamaeropaie au Maroc (Atlas)
Paysage de chamaeropaie en Tunisie (Cap Bon)
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1.3 AGRO & BIODIVERSITE
L’agriculture est vraisemblablement responsable dès l’Antiquité de la disparition progressive du palmier nain en Méditerranée orientale. [Dans les espaces forestiers dégradés par l’anthropisation,] le palmier nain croît [en effet] spontanément. Sorte de buisson ramifié, aux souches parfois centenaires en Afrique du nord, il se constitue en fourrés bas et impénétrables …/… et l’antique araire des musulmans ne pouvait que contourner ces amas de tiges et de palmes dressés en faisceaux. Jusqu’à l’arrivée des machines à vapeur, l’extraction du palmier nain aux racines démesurées rendit les défrichements des  » colons  » extrêmement pénibles et onéreux. Source : FRANLIN John sd. Pierre Averseng et le crin vegetal d’el Affroun. Link : babelouedstory
Le palmier nain offre [par ailleurs] une illustration exemplaire en matière de régulation des ravageurs, avec Derelomus chameoropsis, qui est aussi son pollinisateur et dont les larves ne peuvent atteindre que les individus males. Dans la région méditerranéenne, on connaît à présent deux autres espèces de Derelomini. La première, Neoderelomus piriformis Hoffmann, est inféodée au palmier des Canaries (Phoenix canariensis), et a coévolué avec lui dans cet archipel; comme D. chamaeropis, il se développe dans les inflorescences mâles. Depuis une quinzaine d’années, il se répand tout autour de la Méditerranée sur les palmiers des Canaries plantés en arbres d’ornement. La seconde espèce, Derelomus antonioui (Alziar 2007), a été découverte à Chypre, où elle vit indifféremment sur le palmier dattier (Phoenix dactylifera) et sur le palmier des Canaries. Il existe en fait une importante biocénose associée à Chamaerops humilis, comme à un grand nombre de palmiers. Elle est largement méconnue, ainsi que son rôle et notamment celui des antagonistes des ravageurs. Source : PONEL P., LEMAIRE J-M. 2012. Coléoptères méditerranéens inféodés à Chamaerops humilis Linné. Link: researchgate
L’anthropisation a pu donc être aussi la cause de la rupture de ce fragile équilibre entre le ravageur et ses espèces hôtes, comme nous sommes en train de le constater de nos jours avec l’arrivée de nouveaux ravageurs (voir les chapitres suivants).
Bibliographie complémentaire
ANSTETT 1999. An experimental study of the interaction between the dwarf palm Chamaerops humilis and its floral visitor Derelomus chamaeropsis. Link : researchgate
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2. ETHNOBOTANIQUE
L’histoire des relations de ce palmier avec l’homme remonte à l’antiquité grecque. Elle se poursuit au cours du moyen-âge jusqu’à nos jours, où elle culmine avec l’industrialisation de son exploitation dans l’Afrique du Nord à l’époque coloniale.
Ill une des plus anciennes représentations de Chamaerops humilis, dans une monnaie antique de Kamarina (Sicilia : didramma du V° sec AC)
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2.1 USAGES TRADITIONNELS DU PALMIER NAIN
Les feuilles souples et résistantes du palmier nain constituaient un matériau recherché: l’économie antique exigeait la fabrication d’innombrables articles de sparterie pour le transport des olives, des raisins et autres fruits, du poisson, etc. Il est probable d’autre part, que les fibres des feuilles servaient jadis comme encore aujourd’hui à faire des cordages. Pline note aussi (X111, 28) que ‘ dans la plupart des régions, la feuille sert à protéger les murs des averses à la place d’un crépi». Quant à l’usage alimentaire du ‘ coeur de palmier », plusieurs fois mentionné pour le dattier (Xénophon, Anabase, II, 3, 16 ; Arrien, Inde, XXIX, 1 ; etc.), il parait se déduire pour le palmier nain de la remarque de Théophraste : « quand on leur a coupé le cœur, ils continuent à vivre ». Les Siciliens en tout cas ne dédaignaient pas cette ressource naturelle, d’après le commentaire de Servius à Virgile, Énéide, III, vers 705 : «Sélinonte est une ville (…) où abondent des palmiers dont les gens se nourrissent». Encore au siècle dernier les parties tendres des bourgeons, pétioles et spadices de Chamaerops humilis étaient couramment consommées «en Sicile, en Algérie, et dans tous les pays où croit cette plante» (Lenormant, 1856, p. 151). II est même arrivé, en cas de disette extrême, que des hommes affamés déterrent les racines pour s’en nourrir (Cicéron, 2e Action contre Verrès, V, 87). Ajoutons à ces usages, déjà suffisants pour mettre l’espèce en péril, la possibilité d’un défrichement précoce de zones littorales sablonneuses favorables à Chamaerops humilis, par exemple dans la région d’lérapétra aujourd’hui couverte de cultures maraîchères. En effet, les mutilations auxquelles Théophraste affirme que ce palmier survit dénoncent peut-être autant qu’une exploitation maladroite un effort délibéré de destruction. Source : AMIGUES S. 1991. Le témoignage de l’Antiquité classique sur les espèces en régression. Rev . For. Fr. XLIII – 1-1991. Link : documents.irevues.inist
Iconographie
Artisanat du chamaerops : balais (Sicile) et cordes (Sardaigne)
Artisanat du Chamaerops : Maroc (récolte)
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2.2 L’INDUSTRIE DU CRIN VEGETAL
On sait que le crin végétal est fourni essentiellement par les feuilles du palmier-nain (Chamaerops humilis), le doum des Arabes. Les feuilles sont traitées, à proximité des chamaeropaies, dans des usines très simples, quelquefois avec un instrument à main. Les fibres sèches sont tordues en écheveaux qui les font friser et surtout les rendent moins encombrantes pour le transport. Le crin végétal est utilisé par la bourrellerie, la literie, l’ébénisterie. Beaucoup moins cher que le crin animal, il a, en outre, l’avantage de ne pas s’infecter et d’être respecté par les insectes. Les ports allemands en achetaient naguère de grosses quantités pour confectionner les matelas destinés aux émigrants. La fabrication du crin végétal est un quasi-monopole de l’Afrique du Nord. …/… Le marché, désorganisé en 1914, se reconstitua aussitôt après la paix, grâce en particulier au débouché trouvé dans la carrosserie automobile. Le Maroc, dès 1920, essaya d’imiter l’Algérie ; mais l’inexpérience des débuts compromit la réputation des filasses marocaines. Les efforts d’une société bordelaise firent reprendre en 1924 l’exportation, qui s’accrut d’année en année jusqu’en 1929. Cette année-là, l’exportation totale atteignit 115 744 t., dont 60 715 pour l’Algérie et 55 029 pour le Maroc. Source : CELERIER J. 1934. Le crin végétal en Afrique du Nord. In: Annales de Géographie, t. 43, n°242, 1934. pp. 223-224. Link: persee.fr
La production [industrielle] de crin végétal aurait débuté fin des années 1800 ou début 1900 en Algérie. Les premières fabrications étaient artisanales. Des petits paquets de palme de palmier nain (doum) tenus pas des pinces étaient peignés par un tambour muni de nombreuses pointes (alênes). Ces paquets de palme devaient être retournés afin que toutes les fibres soient bien séparées. Cette fabrication était peu productive. Aussi vers les années 1920/30 une machine permettant une production en continu a été mise au point en Algérie. Cette machine appelée « peigneuse Albisson » pouvait traiter 8 à 10 tonnes de doum par jour soit après séchage 4 à 5 tonnes de fibre appelée « filasse ». …/… La peigneuse Albisson était une grosse machine de 5/6 mètres de longueur. Les palmes de doum, toutes rangées dans le même sens, étaient poussées et pincées entre deux chaines. Ces chaines se déplacent latéralement devant 4 gros tambours munis de pointes en acier trempé. Deux tambours tournent dans un sens et les deux suivants en sens inverse. Au milieu de la peigneuse deux autres chaines, décalées par rapport au premières prennent le relai afin de défibrer les parties de palme pincées par les premières chaines. Les fibres passent devant deux nouveaux tambours afin de compléter le défibrage. Les chaines s’écartent ensuite et les fibres sont éjectées par un dernier tambour. Sous les tambours des morceaux de palme, soit mal tenus par les chaines soit de trop petite dimension étaient récupérés. Ces fibres étaient travaillées à nouveau par un passage dans un ou deux tambours alimentés manuellement. Ces « déchets » étaient ensuite mélangés à la fibre pure. La quantité de déchets ainsi mélangés déterminait la qualité du crin végétal fabriqué. Source : DARLEY J. Histoire du crin végétal en Algérie. Link: atelierdelila
Pierre AVERSENG, né en 1810 à CARAMAN (Hte GARONNE) était tapissier quand il vint pour la première fois en Algérie en 1842. Séduit après son court mais intéressant périple, le gascon y revint 4 ans plus tard. Pour peigner les fibres de la plante en se substituant au travail manuel, Pierre Averseng imagina une machine très simple et dès juillet 1847 il prit un brevet. Ne jugeant pas encore l’Algérie assez sûre il créa une usine à Toulouse. La production, alimentée par les ballots de feuilles récoltés en Algérie, ne fut que de 1950 kilos la première année. Six ans plus tard elle atteignait 320 000 kilos. …/… Averseng fit des émules et 3 usines s’installèrent dans la Mitidja. Après l’incendie de son usine de Toulouse celui-ci n’hésita plus et s’installa à Chéragas, sur les lieux mêmes de la matière première et au milieu des premiers  » colons « , ses pourvoyeurs. Puis, en suivant le recul du palmier nain,  » victime  » de l’avancée de la colonisation, il transporta son industrie à El Affroun en 1867. Source : FRANLIN J. sd. Pierre Averseng et le crin vegetal d’el Affroun. Link: babelouedstory
Bibliographie complémentaire
BEN AHMED-BOUHAFSOUN CHERIFI HAILI BEKHLIFI MAAMAR KAID-HARCHE 2007. Anatomy Histochim and the Biometrics of Fibres of Chamaerops humilis in Algeria. Link: ansinet/
Iconographie
Industrie du Crin Végétal : transport
Industrie du Crin Végétal : déchargement
Industrie du Crin Végétal : triage
Industrie du Crin Végétal : Affreville (Algérie)
Industrie du Crin Végétal : Casablanca (Maroc)
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2.3 POTENTIALITES PHARMACEUTIQUES & INDUSTRIELLES
De nombreuses études descriptives ont été effectuées sur le rôle de Chamaerops humilis en médecine traditionnelle à travers le monde. Une solution aqueuse à base de feuilles de palmier est utilisée au Maroc pour son effet hypoglycémiant. En outre, les baies de ce palmier nain sont présumées avoir des propriétés anti-inflammatoires, anabolisantes, antiseptiques, urinaires, activités antilithiques et un diurétique. Par ailleurs, les fruits ont aussi été utilisés en médecine traditionnelle comme astringent en raison de leur amertume et du tanin contenu. Cependant, à notre connaissance, aucune étude n’a été réalisée auparavant sur le pouvoir biologique des huiles essentielles du Chamaerops humilis.
Sources
MEDJATI N. 2014. Contribution à l’étude biologique et phytoécologique du Chamaerops humilis L., dans la partie occidentale de l’Algérie. Link: univ-tlemcen.dz
HASNAOUI et alii 2013. Ethnobotanical approaches and phytochemical analysis of Chamaerops humilis. Link: rjpbcs.com
Bibliographie complémentaire
BENMEHDI 2011. Phytochemical investigation of leaves and fruits extracts of Chamaerops. Link: jmaterenvironsci.f
GAAMOUSSI 2010. Hypoglycemic and hypolipidemic effects of an aqueous extract of chamaerops humilis leaves in obese, hyperglycemic and hyperglycemic meriones shawi rats. Link: pjps.pk
HASNAOUI et alii 2013. Ethnobotanical approaches and phytochemical analysis of Chamaerops humilis. Link: rjpbcs.com
LEFT 2013. Effect of Methanol Extract of Chamaerops Humilis L. leaves. Link: electrochemsci.org
MEDRONHO 2015. Avaliação da atividade biológica e teor em fenóis de diferentes extratos de palmeira anã (Chamaerops Humilis L.). Link: sapientia.ualg.pt
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3. NOUVEAUX USAGES & NOUVELLES MENACES
3.1 PAYSAGE & ORNEMENT
Parallèlement à la régression des populations spontanées et au développement de cultures industrielles, le palmier nain s’est largement développé dans les jardins privés et les espaces verts publics comme plante ornementale. Il est ainsi utilisé pour décorer les jardins dans les régions méditerranéennes ainsi que sur le littoral de l’Atlantique, où il s’est naturalisé. Plus au nord, il est souvent cultivé en bac comme plante d’orangerie. Il s’agit en effet d’un palmier très résistant au froid et à la sécheresse. Plusieurs projets de réintroduction de ce palmier dans les écosystèmes ont par ailleurs vu le jour ces dernières années. Ils sont désormais remis en cause avec l’irruption de nouveaux ravageurs, introduits à l’occasion d’importations massives et incontrôlées de végétaux.
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3.2 PAYSANDISIA ARCHON
Importé récemment d’Argentine, le papillon palmivore Paysandisia archon s’est largement installé sur les populations de Chamaerops humilis de l’ensemble du littoral. Outre le risque d’éradication de ce palmier autochtone méditerranéen, le ravageur s’attaque à une grande diversité d’autres espèces, lesquelles peuvent dès lors devenir la cible du charançon rouge (Rhynchophorus ferrugineus). Originaire de l’Asie du Sud-Est, ce coléoptère est ainsi en train d’éradiquer l’ensemble des populations ornementales de palmiers des Canaries (Phoenix canariensis). La progression conjointe de ces deux ravageurs dans le bassin méditerranéen menace à présent la survie des autres palmiers autochtones, Phoenix theophrasti et Phoenix dactylifera. Elle menace aussi l’existence de plus d’une centaine d’espèces de palmiers acclimatés dans ces régions, notamment sur la Riviera franco-italienne qui est l’un des principaux centres de leur introduction. Les techniques de lutte existant à ce jour font essentiellement appel à des insecticides chimiques ou biologiques. Leur efficacité reste toutefois limitée et leur impact sur l’environnement est inquiétant à moyen terme. Les seules solutions réalistes consistent dans l’investissement en matière de recherche sur le bio contrôle. Le bio contrôle n’est pas une utopie, en ce qui concerne les palmiers, du fait que ces plantes coexistent depuis toujours avec des ravageurs qui sont aussi leurs pollinisateurs.
Source : listephoenix
Iconographie
VASSILIOU. Damage symptoms on date palm Phoenix canariensis. Link: rpw-pa.ari.gov
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3.3 PESTALOTIOPSIS CRUENTA
Des prospections réalisées dans la forêt de la Mamora au Maroc durant le printemps 2009 ont permis d’observer des lésions de couleur brun clair à entourage noir sur les feuilles de Chamaerops humilis. Le champignon pathogène Pestalotiopsis cruenta a été isolé à partir de ces lésions. Dans l’écosystème à chêne-liège, Chamaerops humilis présente des lésions foliaires parfois intenses qui peuvent entrainer des brûlures des feuilles. Les lésions se rencontrent aussi bien sur les feuilles jeunes qu’âgées. Elles sont parfois circulaires centrées (1 à 5 mm), ou de grande taille elliptique (1 à 5 cm) et de couleur qui varie du jaune jusqu’au noir.
Source : KHEY et alii 2011. Chamaerops humilis, un nouvel hote de Pestalotiopsis Cruenta (Kleb) Stryarert au Maroc. Link: cnrs.edu.lb
Published inEcologie