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Cannaies et zone humides

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L’agriculture de cannaie en Méditerranée. Enquête ethnobotanique sur la domestication d’Arundo Donax.

Theophrasti Golkoy Turkey

Illustration: la palmeraie de Golkoy (Turquie) avec l’association de Phoenix theophrasti et de Aurundo donax

Abstract. Le littoral méditerranéen se caractérise par la présence de nombreuses zones humides, le plus souvent liées à la présence de torrents et à la résurgence des nappes phréatiques issues des reliefs avoisinants. Ces écosystèmes abritent une agro-biodiversité exceptionnelle. Arundo donax est une graminée caractéristique des régions littorales méditerranéennes. Son origine se situe entre l’Inde et l’Iran. Son introduction en Méditerranée pourrait remonter à une haute antiquité. Elle fortement ancrée dans la toponymie, avec les lieux dits Cannes, Cannet, La Cannaie, etc. Arundo donax est une espèce invasive. Elle figure dans la liste des cent espèces envahissantes les plus nuisibles de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Sa diffusion est vraisemblablement d’origine anthropique. La canne est en effet un produit de grand intérêt dans l’agriculture traditionnelle depuis l’antiquité. Notre enquête a porté principalement sur les régions de la Côte d’Azur française et de la Riviera italienne, des îles grecques et des côtes turques, où se trouvent de fortes survivances de l’agriculture de cannaie et de l’industrie liée à ses sous-produits.

Sommaire

  1. CARACTERISATION : IDENTIFICATION, HABITAT ET REPARTITION
  2. OBJET DE L’ETUDE : L’AGRICULTURE DE CANNAIE
  3. LES SOUS-PRODUITS DE LA CANNAIE
  4. BIBLIOGRAPHIE

Citer cet article: CASTELLANA R. 2014. L’agriculture de cannaie en Méditerranée. Enquête ethnobotanique sur la domestication d’Arundo Donax. CRP Ed. en ligne Lien

1. CARACTERISATION : IDENTIFICATION, HABITAT ET REPARTITION

Ill. la Canne de Provence (Arundo donax) illustration extraite de Otto Wilhelm Thomé, Flore d’Allemagne, Autriche et Suisse, 1885

Description botanique et classification. Arundo donax est une plante herbacée de la famille des Poaceae ou graminées. Les premières connaissances scientifiques sur les Poaceae remontent aux 17° et 18° siècles. Jusqu’à la fin du XXème siècle, on reconnaissait environ 14 tribus réunies dans trois sous-familles: les Pooideae, les Panicoideae et les Phragmitiformes-Bambusoideae (Auquier 1963). Aurundo donax peut atteindre une hauteur allant jusqu’à 6 mètres suivant les conditions et les variétés.
Type d’inflorescence : panicule d’épillets
Répartition des sexes : hermaphrodite (étamines et pistil)
Type de pollinisation : anémogame (par le vent)
Période de floraison : septembre à octobre
Type de fruit : caryopse (fruit sec typique des graminées)

La famille des Poaceae. Cette famille de plantes affiche une extrême diversification écologique. Grâce à leurs capacités d’adaptations, les graminées ont conquis la plupart des écosystèmes , et sont même devenues des espèces-clés structurant les pelouses et prairies naturelles qui couvrent 24% des terres émergées, sans tenir compte des cultures. Par leur domestication, sélection et hybridation, puis par leurs modifications génétiques, des graminées comme le maïs, le riz, le blé font des Poaceae un modèle biologique de premier ordre. (Hardion 2013).

Illustration: la sous-famille des Arundinoideae (Hardion 2013)

Avec 15 genres et environ 41 espèces, les Arundinoideae représentent une des plus petites sous-familles des Poaceae, et l’une des moins bien étudiées. Au début des années 2000, des investigations systématiques ont permis de rendre compte de la réalité encore largement méconnue de ce genre. Elles révèlent une grande diversité extrêmement menacée.

Phylogénie (en cours) des Arundinoideae (Hardion 2013). On admet désormais la séparation très nette des genres Arundo et Phragmites, malgré leur coexistence dans un même écosystème. Le genre eurasiatique Arundo est par contre regroupé dans un clade hautement soutenu avec de petites graminées herbacées des savanes australiennes très dissemblables morphologiquement. Ce rapprochement phylogénétique est des plus surprenants (i.e. cannes pérennes vs. annuelles de zones arides). Il illustre la forte diversité adaptative des Arundinoideae, malgré un très faible nombre de genres. (Hardion 2013)

Illustration : le roseau à balais Phragmites (Danin et alii 2004). Autres dénominations: phragmite commun, jonc à balais, balais de silence, grand jonc, rouche, petit roseau, roseau des marais, cannette, panache, panouille…

Classification phylogénétique. 238 taxons d’Arundo ont été décrits à ce jour. Ils sont pour le moment regroupés en 5 espèces:
1) Arundo donax L., la canne de Provence, une eurasiatique invasive en zones sub-tropicales.
2) Arundo formosana Hack., la canne de Formose, une endémique de Taïwan;
3) Arundo plinii Turra, la canne de Pline, un taxon circum-Méditerranéen récemment revisité comme italo-balkanique, au sein d’un complexe d’espèces cryptiques à redéfinir dont:
4) Arundo donaciformis, une canne endémique de Provence et de Ligurie;
5) Arundo micrantha Lam., un taxon circum-méditerranéen.

Illustration: Rhizome d’AD (Danin et alii)

Mode de dissémination. Végétative (par clonage) : l’extension de ses rhizomes peut couvrir des centaines de mètres et les tiges tombées au sol peuvent s’enraciner. Des fragments de rhizomes peuvent aussi être entrainés par les eaux. Ce type de dissémination peut aussi être anthropique par prélèvement de rhizomes ou bien par bouturage.

Illustration: île de Karpathos (Greèce)

Habitat et répartition. Dans le monde méditerranéen, l’habitat naturel d’Aurundo donax a été profondément impacté par l’intervention humaine. Les zones humides où cette espèce prolifère sont en effet particulièrement propices à l’agriculture. L’anthropisation n’a pas forcément conduit à son éradication. Elle a plus vraisemblablement impulsé sa diffusion, du fait de la grande utilité de cette plante, notamment en tant qu’ombrage et coupe-vent, ainsi que pour ses multiples emplois dans diverses sortes d’artisanats.

2. OBJET DE L’ETUDE : L’AGRICULTURE DE CANNAIE

Notre enquête a porté principalement sur les régions de la Côte d’Azur française et de la Riviera italienne, des îles grecques et des côtes turques. Une première campagne d’étude nous a révélé des formes de cultures pratiquées en symbiose avec les habitats naturels de cannaies. Nous sommes attachés par la suite aux usages agricoles et artisanaux de la canne, lesquels sont assez bien documentés dans les régions de la Provence et de la Ligurie.

De la toponymie à l’agriculture de cannaie. L’idée de l’existence d’une agriculture de cannaie nous est venue lors d’une recherche en Méditerranée orientale portant originellement sur la toponymie. La canne est en effet omniprésente sur le littoral méditerranéen, ainsi que les toponymes dérivés de son nom. On peut s’étonner de l’importance occupée par une plante qui s’apparente à une mauvaise herbe, qui ne fait pas l’objet de soins culturaux particuliers et qui présente un caractère invasif. D’autant que son habitat concerne les rares zones humides propices à l’agriculture dans ces régions. Arundo est un mot latin qui désigne le roseau, Donax est son équivalent grec. La dénomination de canne serait un terme sémitique, que l’on retrouve en France (canne de Provence), en Italie (canna comune, domestica, gentile ou di palude) et en Espagne (cana de Castilla et cana comun). Selon le Dictionnaire de l’ACADEMIE, le terme de cannaie, dérivé de canne au sens de roseau, désigne un lieu planté de cannes à sucre ou de roseaux, issu du XIIe siècle, canoie, devenue au XVIIe siècle, cannaie.

Illustration: la grande cannaie de Galini (île grecque de Naxos)

Cette première campagne d’étude, menée sur quelques uns des sites portant le nom de la canne, nous a révélé les traces de formes de cultures visiblement pratiquées en symbiose avec les habitats naturels de cannaies. Nous sommes intéressés par la suite aux usages agricoles et artisanaux de la canne, lesquels sont assez bien documentés dans les régions de la Provence et de la Ligurie. Nous sommes ainsi revenus l’année suivante sur les sites de Méditerranée orientale, où nous avons fini par trouver des cannaies cultivées. Au cours de cette recherche, nous avons identifié deux modes de gestion culturale des cannes. Le premier type, le plus répandu, consiste dans la présence de cannes dans des zones de friches, le plus souvent des fonds de vallons. La canne est dans ce cas seulement prélevée pour divers usages. Le second type, plus rare mais qui a du être important, constitue l’agriculture de cannaie proprement dite. Elle prend place dans les plaines littorales situées à l’embouchure des torrents ou des fleuves. La canne est ici l’élément central de l’agro-système, comme le laissent penser ses multiples usages agricoles que nous avons cherché à recenser. Les sous-produits de la cannaie font l’objet du chapitre suivant.

Usages agricoles de la canne de Provence

Claies (Claie en canne pour le séchage des figues. Écomusée Gapeau). Une fois fendues et assemblées avec du fil de fer, les cannes permettent la confection de claies (dites canisses ou clèdes en Provence, paillasoun en Ligurie), servant notamment à protéger du soleil les cultures ou le bétail. Elles sont aussi employées pour faire sécher les tomates, divers autres fruits voire parfois des champignons. Il est nécessaire de faire sécher la canne pendant plusieurs mois avant de l’utiliser. Sa récolte se fait en trois étapes. Elles consistent dans la coupe à la serpe ou au sécateur, dans le transport entre le lieu de récolte et celui du séchage, et dans l’écorçage manuel, lequel se pratique à l’aide d’écorçoirs.

Elevage (île de Skyros. Grèce). Les jeunes pousses constitueraient un assez bon fourrage pour le bétail. La cannaie abrite ainsi un important cheptel, auquel elle sert aussi d’abri.

Haies (île d’Amorgos. Grèce). Les agriculteurs, maraîchers, éleveurs et horticulteurs se servent de la canne pour délimiter leurs champs et surtout pour les protéger contre le vent. La canne n’est pas seulement plantée pour constituer des haies vives (baragnes en Provence), mais aussi pour stabiliser les rives contre l’érosion, ou encore pour retenir le sable sur le littoral.

Tuteurs. Les tiges de la canne servent très couramment de tuteurs pour les plantes potagères, tomates, haricots grimpants. Elles sont le plus souvent assemblées à cet usage en faisceaux.

3. LES SOUS-PRODUITS DE LA CANNAIE

A côté de ses utilisations agricoles, la canne est aussi employée à un grand nombre d’usages, dont certains ont donné lieu à un artisanat important, lequel perdure pour une part de nos jours, parfois même de manière industrielle. Ces usages font appel à des savoir-faire en matière de préparation de la canne et de choix des variétés les plus appropriées. Ils relèvent pour l’essentiel de l’artisanat, de l’habitat, de l’écriture et de la musique.

ARTISANAT

Armes (Provence). L’usage de certaines variétés de cannes pour la fabrication de flèches ou de sagaies remonte au moins à l’Antiquité romaine. Il fait toujours l’objet de productions artisanales.

Cannes à pêche. L’usage d’Arundo donax pour la confection de cannes à pêche est largement attesté jusqu’à une date récente dans l’ensemble du bassin méditerranéen.

Cannes de marche (Danin et alii)

Pipes. Les adolescents fabriquaient autrefois des pipes avec les cannes de Provence, pipes qu’ils bourraient avec des feuilles d’armoise séchée.

Vannerie (Corbeille en canne et osier avec son couvercle utilisée pour l’expédition des fleurs fraîches. Écomusée de Gapeau). Les cannes sont encore utilisées pour la fabrication d’emballages et de paniers (nommés banastes en Provence).

ECRITURE

Calames. Le calame, en arabe qalam, la plume, a longtemps été constitué d’un morceau de roseau taillé. On sait l’importance de l’écrit en islam, le calame est aussi le titre d’une sourate. Le roseau utilisé comme plume en raison notamment de ses vertus absorbantes, il retient l’encre dans ses fibres végétales, est l’instrument principal du faqih lors de la rédaction d’amulettes destinées soit à la protection, soit à la guérison. Très fréquentes dans tout le Maghreb, les amulettes du faqih sont coutumières en milieu rural marocain ( Roseau : Techniques et Symbolique).

La canne est toujours employée dans la confection de calames, à destination de la calligraphie. Pour être utilisable, la canne doit être séchée. Cette opération se fait en la maintenant à une température constante (dans du fumier par exemple), où il perd son eau, et durcit ; de couleur blanchâtre quand il est récolté, il devient brun-rouge, clair ou foncé même parfois noir, selon le type de canne. Lorsque la canne est sèche, elle est taillée, en la plaçant dans la paume de la main et en la coupant en biseau avec un couteau jusqu’à ce que le bord ait la forme désirée. L’extrémité ainsi obtenue est ensuite ajustée en fonction de la largeur de bec souhaitée. Enfin l’extrémité du bec est fendue de quelques centimètres puis coupée en biseau sur une plaquette à coupe (« makta » chez les ottomans) pour obtenir un angle d’écriture adapté à la main du scribe. (Ecomusee Gapeau)

Pâte à papier. Du fait de sa rapidité de croissance, la canne fait l’objet d’études pour la confection de pâte à papier.

HABITAT

Canisses. Une fois fendues en deux, puis assemblées à l’aide de fil de fer et enduites de plâtre, elles servaient traditionnellement (sous le nom de canisses) à la confection des plafonds des maisons.

Combustible. Du fait de sa rapidité de croissance, la canne a toujours été utilisée comme combustible. Elle est aujourd’hui l’objet d’études pour la fourniture de combustible destiné à des centrales électriques. Cette source d’énergie issue de la biomasse est en effet renouvelable et présenterait par ailleurs des atouts environnementaux, dont l’absorption lors du cycle de photosynthèse d’une quantité de CO2 équivalente à celle émise lors de sa combustion, des méthodes de culture respectueuses des sols, et de faibles émissions de gaz polluants lors de la combustion.

Construction. L’utilisation de fibres naturelles dans la construction est une technologie utilisée depuis l’Égypte ancienne. Les matériaux de renforcement utilisant des fibres naturelles représentent la forme la plus ancienne des matériaux composites modernes.

Ombrieres (île de Skyros. Grèce). Les cannes servent encore de nos jours d’abris sommaires et d’ombrières.

Rites funéraires. Les feuilles de cannes auraient servi aux Egyptiens pour les opérations de momification.

MUSIQUE

Musique (claquoir en canne de Provence). L’emploi de la canne comme instrument de musique remonte vraisemblablement à l’Antiquité, avec la confection des flutes et des claquoirs.

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Arundo donax est utilisé pour la fabrication de nombreux aérophones, tels que les flûtes neys égyptiennes, turques et arabes, divers aérophones à anche idioglottes méditerranéens : les reclam de xeremies d’Ibiza, l’arghul égyptien, le mijwiz arabe,… Originaire d’Asie centrale, le ney, une flûte oblique à embouchure en roseau typique de la musique orientale, est déjà représentée sur des fresques funéraires égyptiennes au 2ème millénaire av. J.-C. Son nom provient du persan roseau.

Arundo donax fournit de nos jours les meilleures anches de clarinette, saxophone, basson, hautbois, biniou breton, launeddas sarde, cornemuse, bombarde ou chalumeau.  La fabrication contemporaine d’anches en canne, initiée dans les années 1920 aux Etats-Unis, repose sur les cultures pratiquées en Provence, où l’on recense 3 régions de production :

– pour l’anche de clarinette (préférentiellement) et aussi de hautbois de St Raphaël à St Tropez, Le Muy, Grimaud (type « Fréjus » = entre n½ud plus long),

– pour l’anche de hautbois (préférentiellement) et de clarinette de Cuers à Grimaud (Cogolin),

– pour l’anche de saxophone (préférentiellement) et aussi de clarinette de St Cyr sur Mer au Lavandou (type « Hyères » = tube plus large et plus épais, entre-n½ud moins long).

4. BIBLIOGRAPHIE

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