L’impact sociologique du commerce du sel dans les Alpes du Sud : compléments bibliographiques. Statut: bibliographie commentée. Retour au dossier: lien
Abstract. Nous avons contribué, en 1999, à une reconstitution historique des Routes du Sel qui traversaient les montagnes des Alpes du Sud, du littoral méditerranéen de Nice aux plaines du Piémont italien. Cette manifestation itinérante, festive et richement documentée a parcouru les montagnes de la région. Un navire chargé de sel a tout d’abord débarqué dans le port franc de Villefranche. Sa cargaison a été transférée aux muletiers et charretiers qui allaient la transporter vers les plaines du Piémont italien. Une caravane a présenté, à chaque étape, l’importance tenue par le commerce du sel dans l’histoire des Alpes du Sud, accompagnée de concerts, de spectacles et de démonstrations des métiers traditionnels. Le commerce du sel a connu à la fin du Moyen-Age une importance que l’on peut qualifier de « géo politique ». Les états « riverains » des Alpes cherchèrent alors à diversifier leurs sources d’approvisionnements et leurs débouchés commerciaux. Ce commerce fut notamment un enjeu qui opposa les deux grandes puissances maritimes de ces régions, Gênes et Venise. Le sel était alors un produit vital pour l’économie à dominante pastorale de l’ancien Etat de Savoie, et plus particulièrement pour sa province niçoise. Aux besoins traditionnels de la montagne, son commerce associait les produits de la mer et du moyen-pays méditerranéen. Les chemins du sel était en effet les mêmes que ceux des transhumances, menant chaque été les troupeaux de la Provence et de l’Italie vers les pâturages des alpes voisines. Outre l’élevage ovin et la production fromagère, le sel entrait aussi dans la production des salaisons. A base principalement d’olive, porc ou poisson, elles étaient l’une des grandes ressources économiques de toute la région. Par sa grande diffusion et ses multiples usages, le sel était enfin une véritable monnaie d’échange pour l’ensemble des productions agricoles et artisanales de la montagne méridionale des Alpes.
Sommaire
1. Gabelles, géopolitique et toponymie
2. Archéologie
3. Anthropologie
1. GABELLES GÉOPOLITIQUE ET TOPONYMIE
Le pays niçois occupe une position transfrontalière privilégiée, entre le Piémont, la Provence et la Ligurie. Il jouera habilement de cette situation au fil des siècles grâce à sa façade maritime. Au XIII° siècle, la région de Nice est provençale. Le prince d’Anjou confère alors à son port de Villefranche l’exemption de toute imposition, autres que le ripage, la gabelle et la corvée. Ces privilèges douaniers seront reconduits lors de la dédition du Comté de Nice à la Savoie. Les Ducs de Savoie surent tirer parti de cette acquisition en fondant un grand état alpin allant des rives du Léman à celles de la Méditerranée. Avec le contrôle de ses approvisionnements en sel, une denrée indispensable à son économie pastorale, l’Etat de Savoie assurera pour longtemps sa pérennité. Le commerce du sel allait occuper par ailleurs une place géopolitique majeure dans l’économie de ces régions. L’une des raisons est d’ordre géographique, la proximité de la mer et de la montagne alpine, un facteur facilitant les communications. Une seconde explication relève des conditions de l’adhésion du pays niçois à l’Etat de Savoie, en échange de privilèges douaniers et de franchises commerciales notamment en ce qui concerne le transit du sel. Ce produit était en effet l’objet d’un impôt nommé gabelle.
Video : histoire du port de Nice
Les nombreux itinéraires alpins du commerce du sel sont les mêmes que ceux de la transhumance, qui conduisaient les troupeaux en estivage dans les montagnes des Alpes. Le pays niçois profita de ses cols très accessibles une grande partie de l’année pour devenir un acteur majeur du commerce du sel en direction du Piémont italien. Le sel était alors un enjeu commercial essentiel dans la rivalité qui opposait les deux grandes puissances maritimes méditerranéennes, Gênes et Venise. L’aménagement de la route du col de Tende, placée sous le contrôle de la gabelle de Nice au 18° siècle, devient une véritable route du sel. L’Etat de Savoie en fait une route charretière : « la route carrossable par le Comté de Nice pourrait concurrencer avantageusement celle de France, et elle augmenterait beaucoup le transit à destination de la Lombardie et des préfectures suisses au-delà du Tessin, puisqu’aujourd’hui les drogueries s’introduisent dans ces régions par Nice plutôt que par Gênes, grâce à un port-franc », notent alors les conseillers du Duc de Savoie. Ils seront suivis par l’administration, qui fait de sa modernisation l’un de ses principaux soucis. Sa largeur fut portée à 1m50 dès le XVI° siècle. Au XVIII° elle devint carrossable. Il fallait alors deux jours pour aller de Nice à Tende. Ci-dessous les principales survivances qui subsistent du commerce du sel dans ces régions.
Antibes. En Provence Orientale, Antibes, port stratégique et ville frontière possédait des salins, dont il est resté un souvenir dans la toponymie, avec la plage de la Salice et le « Château Sale ».
Belvédère. Le passage par cette vallée ouvre sur un col relativement accessible, le Pas de Pagari. Pagari (Paganino Dal Pozzo) est originaire de Cuneo. Il s’attacha particulièrement à réaménager les chemins qui traversaient les Alpes par la vallée de la Vésubie.
Borgo San Dalmazzo. La maison des Gabeliers de Borgo San Dalmasso rappelle que ce commerce restait sous la haute surveillance des agents de l’Etat savoyard.
Breil. Breil a été pendant des siècles un important carrefour commercial où se rejoignaient les routes de Nice, de Gênes et de Turin. A Breil, la gabelle du sel, primitivement située au lieu-dit la Giandola, fut transférée dans le village où le bâtiment, dit la Ca, existe toujours.
Cuneo. Carrefour des routes alpines en direction du Piémont, la ville de Cuneo conserve la maison de Paganino Dal Pozzo, l’initiateur de la route du sel.
La Brigue. Tende était le grand centre muletier pour la traversée du col. Une autre voie partait de Tende par la commune de la Brigue et ses pâturages. Elle rejoignait Mondovi, en Piémont, par le “ Pas des Salines ”.
Le Broc. La contrebande du sel était fort active le long du Var, le fleuve-frontière où l’imbrication des territoires provençaux et savoyards rendait particulièrement difficile la surveillance douanière. La chronique locale en a gardé le souvenir tragique au « sau dou Broc ». Voir BOTTIN, Michel, « la sau dou Broc » un épisode sanglant de la contrebande du sel à la frontière provençale, in Nice Historique, Janv.-Mars 1988
Nice. Le Cours Saleya, tire son nom des entrepôts de la Gabelle (ou Douane) du sel qui s’y trouvaient.
Oneglia. Avec l’acquisition des régions de Nice et d’Imperia, l’Etat de Savoie se dote d’une façade maritime (les ports de Villefranche et d’Oneglia) et s’assure la maîtrise des cols qui relient la côte au Piémont.
Principauté de Monaco. Au départ de Menton, alors possession monégasque, il est possible de rejoindre directement la vallée de la Roya à Breil, en passant par Sospel. Les Niçois demandèrent au Duc de Savoie « d’interdire sous les peines en son pouvoir l’achèvement de ce chemin et le transport du sel par cette voie ». Le projet d’une route carrossable reliant Menton à Sospel ne verra le jour qu’en 1848.
Saint Martin Vésubie. Le palais Gubernatis, datant de la fin du XVème-début XVIème siècle, abritait la demeure des gabeliers (l’administration des douanes du sel). L’un des passages vers le Piémont est celui du col dit de Salese.
Saorge. A Saorge se trouvait un entrepôt de la gabelle, le château de Salis, connu par une révolte des habitants contre le seigneur du lieu.
Utelle. De grandes maisons à arcades, typiques des XV-XVIème siècles, bordent la place principale. Ce sont les maisons des gabelles (ou douanes). Elles abritent les structures de surveillance du trafic. Au sommet des arcades, un crochet scellé, qui permettait d’y suspendre les balances destinées à peser les sacs de sel en transit.
Villefranche. Le commerce du sel tenait une place considérable dans l’activité du port-franc, nécessitant (au XVIII° siècle) l’emploi permanent de 30 à 35 000 mulets. On peut comparer ce chiffre à celui du transport des diverses autres denrées qui y transitaient, de l’ordre de 20 000 bêtes seulement
Vintimille. Au début du moyen-âge le port de Vintimille, situé à l’embouchure de la vallée de la Roya, fut détruit par les Génois lorsqu’ils prirent possession de la ville et d’une partie de sa région. Les Niçois s’opposèrent dès lors à la poursuite du commerce du sel au départ de Vintimille.
Sources
AMONT (Association Montagne et Patrimoine). Le voyage du sel de Hyères à Nice et en Piémont. Edition en ligne
ALPIMED PATRIM. Les routes du sel. Trois itinéraires de randonnée romancés au cœur des Alpes de la Méditerrannée.
ARCHEO ALPI MARITIMI. Route Royale Nice-Turin. Edition en ligne
BERNARDINI Enzo, LEVATTI Ombretta, Lungo le strade del sale dal mare Ligure a Ginevra, Genova, Sagep, 1982, 207 p.,
BOTTIN Michel, « La sau dou Broc un épisode sanglant de la contrebande du sel à la frontière provençale », Nice Historique, Janv.-Mars 1988.
CAIS DE PIERLAS, Gli statuti della gabella di Nizza sotto i conti di Provenza, Turin, s.e., 1893
CASTELLANA Robert 2005. « De la Route du Sel à la Ligne Maginot l’effet frontière et les représentations identitaires de la montagne des Alpes ». Luoghi della memoria, memoria dei luoghi nelle regione alpine occidentali. A cura di Ersilia Alessandro Perona e Alberto Cavaglion.
IMBERT Louis, « La route de Nice en Piémont du XV° au XIX° siècles », Nice Historique, 1938, pp28-37.
IMBERT Louis, 1948. La route et le Col de Tende dans l’histoire. Nice historique. Numéro 159
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2. ARCHÉOLOGIE
INRAP. Dossiers : Archéologie du sel. Sommaire : histoire du sel. Sommaire. Les sites. Qu’est-ce que le sel ? Ecouter. Voir. Lien
AMIET P Le Tell Qraya. Revue d’Assyriologie et d’Archéologie Orientale; 1990; VOL. 84; NO. 1 Le petit Tell Qraya est situé sur la rive ouest de l’Euphrate au nord d’Ashara. Ce site présente des témoins de l’époque d’Uruk. Les porteurs de la civilisation d’Uruk qui s’y établirent organisaient la production du sel à l’intention des communautés urbaines établies plus au nord. Les écuelles grossières, associées à des plats et à des petits fours en seraient les témoins. Tell Qraya fut fondé à l’époque d’Obeid, occupé à celle d’Uruk final par des installations domestiques, et abandonné au début du 3e millénaire au profit d’Ashara
BIZIEN-JAGLIN C; LANGOUET Loãc (dir.); MORZADEC-KERFOURN Marie Thérèse (dir.); LEFEUVRE JeanClaude (préf.) Les sites de briquetages de la zone du marais de Dol dans leur contexte sédimentaire. (The sites of briquetages in the Dol swamp area in its sedimentary context) Les Dossiers du Centre régional archéologique d’Alet. Numéro spécial; Baie du Mont-Saint-Michel et marais de Dol: milieux naturels et peuplements dans le passé, 1995
CLEMENT JH; DAIRE MY Ce que sont devenus les briquetages…. (What happens with briquetages…) PERIODIQUE, Les Dossiers du Centre régional archéologique d’Alet. Numéro special 1994 Le principe du briquetage du sel, connu depuis le Néolithique, semble avoir disparu à l’époque gallo-romaine. L’exploitation, elle, a perduré avec de nouvelles installations et des techniques variées (salines, marais salants…) étudiées sur le littoral nord de la Bretagne, du Moyen-Age au 19 s.
DAIRE MY Recherche archéologique sur les iles et le littoral de Bretagne. (Archaeological research on the isles and the seashore of Bretagne) CNRS Univ. Rennes I, lab. anthropologie, Bulletin annuel – Société d’archéologie et d’histoire du Pays de Lorient; 1993 La nécéssité de recenser les sites littoraux est apparue à cause de l’érosion qui menace certains de ces sites de destruction partielle ou totale après leur apparition. Dépouillement des fichiers archéologiques et/ou bibliographiques puis prospection systématique ont permis de localiser voire de relocaliser près de 350 sites entre 1989 et 1992. En particulier, les sites de production de sel de l’Age du Fer ont pu être inventoriés
DAIRE MY; LE BROZEC M (collab.) Un nouvel atelier de bouilleur de sel à Landrellec en Pleumeur-Bodou (Côtes d’Armor), Revue Archéologique de l’Ouest 1990 Etude partielle d’un nouvel atelier de bouilleur de sel, datant de la fin de l’Age du Fer, sur la côte nord de la Bretagne. Parmi les structures de l’atelier, bien conservées, les plus remarquables sont un grand four excavé, rectangulaire, et une série de cinq cuves, peut-être destinées au stockage de la saumure
DAIRE MY; GOULETQUER P; BIZIEN-JAGLIN C; LANGOUET L La production gauloise de sel en Armorique. (Celtic salt production in Armorique) Les Dossiers du Centre régional archéologique d’Alet. Numéro spécial; 1994; La production du sel en Armorique est étudiée au travers du cadre géographique, de la chronologie et du fonds documentaire. Les auteurs se penchent ensuite sur les groupes technologiques et sur la comparaison des différents ateliers. Ils s’interrogent enfin sur les notions d’artisanat et/ou industrie ? Autarcie et/ou diffusion
DAIRE MY; LANGOUET L Des ateliers de bouilleur de sel. (Salt-boilers Workshops, Les Dossiers du Centre régional archéologique d’Alet. Numéro spécial; 1994; Etat des recherches récentes sur les ateliers de briquetage qui a aussi apporté de nouvelles connaissances sur les ateliers de bouilleurs de sel armoricains. Certains sites ont montré la succession de plusieurs technologies de production entre La Tène moyenne et le 1er s. ap. J.C. et d’autres ont perduré bien au-delà de cette période
GOULETQUER P; DAIRE MY Le sel gaulois. Les Dossiers du Centre régional archéologique d’Alet. Numéro spécial; 1994; Préambule à l’ouvrage Le sel gaulois qui fait état de la recherche sur le sel en Europe, sur le briquetage et les hypothèses anciennes. On y trouve aussi des remarques liminaires sur les principes du briquetage et les méthodes d’étude complétant une réflexion sur le sel et les sels : nécéssité, consommation et origine
LANGOUET L; DAIRE M Y (collab.); GIOT P R (collab.); LE BIHAN J P (collab.) Les artisanats armoricains au Deuxième Age du Fer, Revue Archéologique de l’Ouest. Supplément; Les Gaulois d’Armorique. La fin de l’âge du Fer en Europe tempérée; 314 p.; Colloque de l’AFEAF. 12. Actes; Quimper; Les artisanats du deuxième Age du Fer, correspondant à des activités demandant une technicité particulière, sont étudiables à partir des vestiges d’ateliers ou des produits finis retrouvés. Ainsi, pour l’Armorique, il est principalement possible d’évoquer la métallurgie du fer, du bronze, de l’argent et de l’or, le travail de l’argile, la confection des pains de sel, le travail de la pierre et du bois
LANGOUET L; LANGOUET Loãc (dir.); MORZADEC-KERFOURN La colonisation médiévale du marais de Dol entre le Guyoult et Saint-Broladre. Approches géographique et archéologique. (Medieval colonization in the Dol swamp between Le Guyoult and Saint-Broladre. Geographical and archéological approachs) MarieThérèse (dir.) Avant son endiguement, le marais de Dol a été fréquenté dès la Protohistoire pour une activité spécifique : la fabrication ignigène de pains de sel. Il faut attendre le Moyen-Age pour voir des groupes humains s’installer dans des terres exondées
PERRICHET C Le rìle du sel dans l’économie laténienne à travers les textes anciens et la recherche archéologique chez les Santons, Revue Archéologique de l’Ouest. Supplément; Les Gaulois d’Armorique. La fin de l’âge du Fer en Europe tempérée; 1990; Le sel est un condiment et un conservateur. Quelle a été son importance? son role dans l’économie ? Deux approches différentes peuvent être envisagées : d’une part la Bible, les textes grecs et latins, d’autre part l’archéologie. (…) L’archéologie démontre que l’exploitation du sel est liée au développement et à l’enrichissement de certains peuples: sur les bords de la Mer Noire, en Autriche au Hallstatt, en Lorraine et même chez les Santons, au bord de l’Atlantique entre le Marais Poitevin et la Garonne
TEXIER B Les fours à sel protohistoriques du site de l’Eglise à Esnandes (Charente-Maritime) dans leur contexte géographique et archéologique, Aquitania; 1990; VOL. 8; pp. 5-24, 25 fig., 44 notes; Les fours d’Esnandes ne comportaient pas de combustion vive comme c’était le cas pour les installations similaires vendéennes et armoricaines. Le séchage final du sel obtenu ici par l’apport de galets chauffants évitait la pollution du produit par retour des gaz et fumées. La découverte des structures originales d’Esnandes permet de mieux cerner les différentes phases finales d’extraction et de conditionnement du sel au II siècle avant J.-C.
THOEN H; LEMAN-DELERIVE G (collab.) La production du sel à l’époque celtique; In : Les Celtes en France du Nord et en Belgique, VIe-Ier siècle avant J.-C., Bruxelles : Crédit Communal de Belgique; BEL; ISBN 2-87193-110-0; DA. 1990; pp. 182-190, 2 fig.; BIBL. 1 p., Français , 1990 L’importance du sel dans l’alimentation humaine. Techniques de production: mines, évaporation de l’eau de mer, système de briquetage. L’extraction et le commerce du sel en Europe. Les centres de production celtiques dans le Nord de la France et en Belgique: contexte naturel, technique d’extraction, chronologie
WELLER O; ROBERT B Le commerce du sel au La Tène final: une problématique enfin relancée: note à propos de l’importation du sel attestée au La Tène final dans l’Aisne. (Salt-trade of Late Latenian period : a sended back problematic at last : note on the imported salt attested in the Late Laténian period in the Aisne department) CNRS, inst. art archéologie, ERA 12, 75006 Paris, Revue archéologique de Picardie; FRA; ISSN 0752-5656; DA. 1995 L’identification récente de moules à sel dans les oppida laténiens de l’Aisne, hors des secteurs de production, relance d’anciennes questions liées aux débouchés de la production de sel marin. Dans cet article sont présentés le type de matériel archéologique retrouvé et l’état des recherches ainsi que les perspectives que suggèrent ces découvertes
3. ANTHROPOLOGIE
AUBAILLE-SALLENAVE F 1988. Journal d’agriculture traditionnelle et de botanique appliquée (JATBA). Une des formes de l’alliance et de la protection chez les populations du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord est connotée par le partage de nourriture et s’exprime, métaphoriquement ou non, par le partage du sel. L’étude comparative de ces deux groupes de sociétés musulmanes repose sur l’analyse des textes religieux, historiques et littéraires anciens, de dictionnaires et de données ethnographiques
EECKHOUT Paul 1992. Philippe de Champaigne et les symboles du sel. Revue belge d’archéologie et d’histoire de l’art. A propos d’un objet en forme de pyramide représenté souvent dans des peintures de Philippe et Jean-Baptiste de Champaigne et dans le Souper d’Emmaüs (1664) provenant de Port-Royal, aujourd’hui au Musée de Gand. D’après des écrits de B. Dorival et de J. Cl. Hocquet, on peut y reconnaitre un pain de sel dont les divers sens symboliques expliquent sa présence dans des scènes religieuses ou mythologiques. Sous cette forme, il n’est attesté que dans la peinture italienne et française, du 15e au 18e, ce qui suggère que ce type de fabrication ne s’est fait que là.
RENARD-CASEVITZ FM 1992. Journal de la Société des Américanistes; Hommage à Bernard Lelong. A partir d’analyses célèbres sur la symbolique et les représentations générales du sel comme condiment cru en Amérique, l’auteur s’interroge sur la culture des Arawak subandins chez qui le sel est à cuire.
TAROT C. 1988. De l’antiquité au monde moderne : le sel du baptême. Avatars d’un rite, complexité d’un symbole. Journal d’Agriculture Traditionnelle et de Botanique Appliquée (JATBA). Introduit dans le rituel du cathéchuménat en Afrique du Nord au IVe siècle, le sel fut transformé en remède puis en moyen d’exorcisme jusqu’à sa disparition récente du rituel catholique.
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