Les villes concentrent désormais l’essentiel de la population de la planète. Institutions centrales de l’espace urbain, les commerces illustrent plus particulièrement la fonction sociale de l’urbanité en permettant aux acteurs de s’insérer dans des réseaux plus vastes. La présence de commerces joue ainsi un rôle de différenciation sociologique entre banlieues résidentielles et zones agricoles (dont ils sont absents), et les espaces urbains (villes et villages ainsi que zones commerciales). Leur présence entraîne en effet des formes spécifiques de sociabilité, de quartier au niveau des commerces de première nécessité mais aussi un marquage de type identitaire, patrimonial et communautaire au niveau des centres villes et plus récemment des zones commerciales situées en périphérie. Au travers de leur omniprésence dans l’espace public, les commerces jouent ainsi un rôle central dans l’espace urbain.
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CASTELLANA R. Essai de sémiologie du commerce méditerranéen.
Si la dimension urbaine du commerce remonte à une haute antiquité, ses formes modernes impactent désormais les sociétés contemporaines dans le contexte de la mondialisation. Ces évolutions ont conduit à la naissance d’une nouvelle culture entrepreneuriale concernant des identités professionnelles très diverses. Le commerce moderne recouvre en effet des activités aussi variées que le négoce proprement dit, l’artisanat et certaines productions industrielles, les foires et marchés et la vente ambulante en général, ou encore la vente dite de gros, demi-gros et détail, la banque, etc.
Au cours d’une vingtaine d’années d’observations des commerces et de leurs évolutions dans plusieurs grandes villes méditerranéennes, nous avons pu relever quelques-unes de leurs principales caractéristiques. Nombre d’entre elles attestent d’un réel universalisme, car le commerce est par définition une institution sociale de dimension internationale qui impacte fortement les modèles urbanistiques nationaux. Nous nous interrogeons ici sur la place que la mondialisation du commerce occupe dans l’héritage historique de nos sociétés.
Les identités locales ou régionales relèvent de l’ensemble des espaces avec lesquels les communautés concernées sont en relation. En ce qui concerne les sociétés méditerranéennes, qui sont de longue date des civilisations urbaines, l’espace urbain représente l’un de ces espaces majeurs d’interactions. Ces interactions reposent notamment sur des représentations relevant de l’ostentation. La ville méditerranéenne est ainsi une scène, où se laissent appréhender les stratégies des acteurs et les idéologies et les croyances dont ils se réclament.
Espace privé ayant pour vocation d’être ouvert au public, le commerce représente l’un des principaux lieux de transition entre ces deux sphères centrales de la vie sociale. Le voyageur qui parcourt les grandes métropoles méditerranéennes ne peut manquer d’être frappé par l’omniprésence du commerce. Il offre un étonnant mélange de boutiques et de produits, qui vont de l’artisanat traditionnel au commerce de trottoir et à l’hypermarché moderne en passant par l’industrie.
Nous avons observé et photographié ces commerces et leurs évolutions dans plusieurs grandes villes méditerranéennes depuis une vingtaine d’années. Ces observations nous ont permis de relever quelques-unes de leurs principales caractéristiques. Certaines d’entre elles attestent d’un réel universalisme, car le commerce est par définition une institution sociale de dimension internationale qui impacte fortement les modèles urbanistiques nationaux.
L’analyse de leurs évolutions récentes met aussi en évidence la permanence du commerce comme marqueur de l’espace vécu. Si la dimension urbaine du commerce remonte à une très haute antiquité, ses formes modernes impactent désormais les sociétés contemporaines dans le contexte de la mondialisation. Au travers de leur présence visuelle dans l’espace public, les commerces jouent ainsi un rôle central dans l’identité de l’espace urbain.
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