3.1 Fragrances 4: Fleurs en fête

Floriculture San Remo oeilletsIll. Illustration: culture des œillets sur la Riviera italienne (archive)
 
CASTELLANA R. Floriculture, parfumerie et fêtes des fleurs sur la Riviera franco-italienne (article en cours de rédaction).
 
Abstract. Les fêtes florales connaissent de nos jours un grand engouement sur la Côte d'Azur et sur la Riviera italienne, avec les batailles des fleurs liées aux industries locales du tourisme, de la floriculture et de la parfumerie, et les fêtes plus traditionnelles liées au calendrier religieux, lesquelles constituent ici une véritable symphonie végétale, où les églises se parent de fleurs et de riches compositions florales. 
 
SOMMAIRE 1. FLORICULTURE ET TRADITIONS FESTIVES 2. ITALIAN RIVIERA: PARFUMERIE & FLORICULTURE 3. BIBLIOGRAPHIE 
 
1. FLORICULTURE ET TRADITIONS FESTIVES 
 
Floriculture et traditions populaires. Le registre des traditions populaires joua un rôle certain dans le développement de la floriculture, au début du 19ème siècle, dans ces régions qui connaissaient une longue histoire d’acclimatation. L’ethnologie nous apprend à ce propos que les plantes tiennent une grande place dans les rituels religieux de toutes les sociétés. Il s’agit bien souvent de pratiques magiques destinées à se prémunir contre les aléas du climat ou les maladies, et à s’assurer de  l’abondance des récoltes. Mais ces rituels possèdent une autre dimension. Dans le cycle d’une plante existent en effet des moments privilégiés, germination, floraison ou fructification, qui coïncident avec les dates des commémorations religieuses. Le calendrier agricole peut de ce point de vue être mis en étroite relation avec le calendrier festif, bien que les cycles des plantes ne possèdent pas la rigueur des cycles astronomiques, étant soumis à des variations notables. Une plante peut ainsi incarner l’âme d’une fête. Il s’agit aussi de célébrations festives et conviviales, à l’époque des moissons ou des vendanges, qui visent à renforcer le lien social et procéder à la redistribution des richesses. Sacré ou profane? Les usages rituels et festifs des plantes reflètent la diversité du syncrétisme festif chrétien de tradition populaire. 
 
Fêtes modernes et revival touristique. A un climat propice, vint s’ajouter sur la Riviera l’impulsion de la villégiature touristique. Ce secteur économique a perduré jusqu’à nos jours, laissant une empreinte durable sur la société et sur le paysage. Il est à présent menacé, avec la mondialisation de l’économie, par une forte concurrence étrangère. Une grande partie du littoral azuréen est concernée par ces développements, et plus particulièrement les territoires franco-italiens appelés Riviera des Fleurs (Riviera dei Fiori). Issues des développements du tourisme et de la floriculture, les principales fêtes florales modernes de la Côte d'Azur et de la Riviera italienne sont actuellement les batailles des fleurs niçoises qui bénéficient du phénomène Carnaval comme la fête du mimosa à Mandelieu, les fêtes de la violette à Tourettes ou de la lavande à Sainte-Agnès et à Taggia, ou encore des expositions horticoles comme Expo Rose à Grasse, les Floralies à Cagnes, etc. La floriculture a aussi donné naissance à une tradition largement diffusée depuis, celle des fêtes de la Toussaint, lorsque les cimetières sont abondamment fleuris avec des productions nécessitant des cultures sous-serres. 
 
2. ITALIAN RIVIERA: PARFUMERIE & FLORICULTURE 
 
L’idée de développer une parfumerie industrielle sur le modèle grassois, remonte à la fin du 19° siècle, à Sanremo, Bordighera et Taggia. Elle accompagne l’apparition de la floriculture, stimulée par l’essor des premières stations de villégiature touristique dans l’ensemble de la région. Le mouvement s’inscrit aussi dans le contexte des nouveaux développements que connaît alors la parfumerie en Italie. Ces développements étaient en effet conditionnés par l’accès à une matière première rare au travers d’un marché difficile d’accès. 
 
Sanremo & la floricuture. D’après Agostino Bertani, auteur de l’Inchiesta Agraria en date de 1883, le secteur naissant de la floriculture était porteur d’un fort potentiel d’amélioration en termes de méthodes de culture et de création de centres de distribution. Le critère compétitif principal retenu à l’époque était la précocité qui pouvait générer d’importantes ventes hivernales vers le Piémont et la Lombardie et à l’étranger. Bertani estimait ainsi que la distillation des essences parfumées pourrait être un appoint pour l’essor de la floriculture. Il recommandait l’installation de distilleries pour l’essence de fleurs en Ligurie, déjà initiée à Sanremo, aussi dans le but d’éviter de payer à la France l’énorme tribut annuel représenté par cette branche industrielle.
Ill. La floriculture sanrémoise (Cani 1970). La culture des fleurs couvre 800 hectares en 1914 sur une étroite bande côtière entre Ventimiglia et San Remo; après 1918, elle gagne vers l'Est les basses collines et la plaine de Taggia, passant de 1600 hectares en 1921 à 2950 en 1929 (Cani 1970). 
 
Sources
*Congrès des « Comizi Agrari Liguri » (1880) – Violette & Rose centifolia. Il existait déjà dans la zone d’Imperia une fabrique d’extraction des essences et des parfums et on propose de promouvoir la culture des fleurs à parfum, violette et rose centifolia, en complément des cultures florales existantes. Source: Vinci Gianluca, 1995. http://ethnobotanique-epi.org/aroma/ 
*Mario Calvino e la Cattedra Ambulante di Agricoltura
Allo scopo di migliorare la qualità dell’impegno dei coltivatori, lo Stato italiano, nella seconda metà dell’Ottocento, crea i “Comizi Agrari”, che divengono poi “Consorzi Agrari”. Si istituiscono anche “cattedre ambulanti”, ove importanti specialisti in materie agrarie si impegnano per portare le loro conoscenze direttamente a contatto dei coltivatori. A partire dal 1910 esistevano due sezioni provinciali per le “cattedre ambulanti”: una a Porto Maurizio ed una a Sanremo. Comincia ad affermarsi, in quegli anni, uno dei più grandi personaggi legati all’evoluzione della floricoltura locale, Mario Calvino (Sanremo 1875-1951). 
 
3. BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE 
 
FAO SD (ca 2000). Stratégie et politique agricole. La filière floriculture. République Libanaise. Ministère de l’agriculture, 18p. 
BAUDEQUIN MAISONNEUVE Sylvie 1996. Présence des fleurs en pays grassois. In: Recherches régionales Côte d'Azur et contrées limitrophes, 1996, vol. 37, no4, pp. 87-96. 
CANI Yvette 1970. La floriculture sanrémoise. In: Méditerranée, Nouvelle série, 1e année, N°1, pp. 51-82. Link: persee.fr
PUCCINI Giuliano 1971. Passato, presente e futuro della floricoltura italiana. In : CIHEAM, 1971/12. p. 40-46. (Options Méditerranéennes ; n. 10). 
MIEGE Jean 1977. Les cultures peuplantes en Provence orientale et Côte d'Azur. In: Norois. N°95 ter, 1977. pp. 159-177. Link: persee.fr 
JEAN Casimir et alii 1937. Statistique agricole de la France. Annexe à l'enquête de 1929. In: Monographie agricole du département des Alpes Maritimes. Paris, Min. de l'Agriculture, 1937 (75-285). Link: gallica.bnf 
FONCIN Myriem 1916. La culture et le commerce des fleurs et primeurs sur la Côte d'Azur, de Toulon à Menton. In: Annales de Géographie. 1916, t. 25, n°136. pp. 241-262. Link: persee.fr